Il y a des mots que le flot des informations emporte… Doucement, marée après marée, jour après jour, comme le sable en allé. Des mots qui n’ont pas su résister, qui n’étaient pas assez nombreux, peut-être pas assez forts. Qui auraient dû être plus lourds et plus durs. Mais est-ce qu’un mot est jamais assez dur pour résister au flux, lui qui par nature y participe ?
Pénélope a choisi de garder cette « nature » des mots, leur fluidité, leur répétition, leur amoncellement. Elle a gardé les colonnes, les ribambelles, les chapelets qui garnissent les pages de journaux, mais elle en a fait des vagues. Et puis des montagnes, et des volcans ; elle a transformé les mots en raz-de-marée, en tsunami. Elle les a tordus, enroulés, forcés, parce qu’ils n’avaient pas su tenir leur rôle, accomplir leur vocation. Ces mots qui devaient alerter, maintenir en alerte, susciter un branle-bas, peu à peu sont entrés dans l’ombre, ont disparu dans le continuum. Alors il a fallu s’occuper d’eux.